Historique des sources
INA
L’Institut national de l’audiovisuel est détenteur des droits sur les archives de l’audiovisuel public. À ce titre, il conserve la production des chaînes de télévision publique depuis leurs origines. Ces archives conservées et valorisées par l’Ina représentent une source exceptionnelle pour la compréhension du monde contemporain et de ses évolutions.
La presse filmée, la radio, puis la télévision, se sont fait l’écho de l’évolution de notre société sur les plans politique, économique, social et culturel, accompagnant en images et en sons les événements majeurs de l’histoire du pays. La mise en avant des archives audiovisuelles constitue donc aujourd’hui un formidable outil pédagogique au service de l’Histoire.
Le travail sur les sources audiovisuelles a été tardif, tant à cause d’une certaine frilosité des chercheurs à explorer un média nouveau que par la difficulté qu’il y eut, pendant longtemps, à y accéder. La création du dépôt légal de l’audiovisuel en 1992, dont l’Ina a la charge, puis la mise en place en 1999 d’un vaste plan de sauvegarde et de numérisation de ses collections, ont favorisé la consultation des archives de l’Ina, et leur valorisation.
L’archive audiovisuelle représente désormais un outil de recherche à part entière et donne lieu à des études portant autant sur le média lui-même que sur les contenus que celui-ci produit, révélateurs du monde en marche.
Les documents proposés dans ce site sont issus de plusieurs grands fonds conservés ou valorisés par l’Ina.
La presse filmée
De 1940 à 1957 les documents proviennent principalement du fonds de presse filmée dont a hérité l'Ina : "Les Actualités françaises" (AF). La presse filmée, débute au tout début du XXe siècle, soit près de 50 ans avant la télévision. Elle était diffusée dans les salles de cinéma et offrait au public un panorama, généralement hebdomadaire, de l'actualité nationale et mondiale.
Durant la période de guerre les actualités de la presse filmée, hors Pathé et Gaumont qui s'étaient repliés en zone Sud, étaient produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes. "France actualités" est un formidable outil de propagande, les documents issus de ce fonds sont donc à prendre avec tout le recul nécessaire.
Le site présente sur cette période des reportages sur "La fête des guides à Chamonix" ou les "Travaux du téléphérique de l'Aiguille du Midi". Dès septembre 1944 "France Actualités" est repris et devient "France libre actualités", relatant alors l’avancée des troupes de libération ou "Le retour de déportés et de prisonniers à Annemasse" dans une France encore en partie occupée.
Ce fonds de presse filmée perdura jusqu’à la fin des années 60, comme nous le montre ce reportage sur "L'inauguration du tunnel du Mont Blanc" en 1962. Mais l’équipement des foyers en postes de télévision et le succès du journal télévisé quotidien auront raison de la presse filmée et de son journal hebdomadaire qui disparaitront progressivement des salles des cinémas.
La radio et la télévision d’après-guerre
Après la Seconde Guerre mondiale, l'État français met fin aux autorisations d'exploitations accordées avant-guerre aux stations privées et crée un établissement public : la Radiodiffusion française (RDF). La tâche prioritaire de cet organisme est la reconstruction du réseau des émetteurs, plus ou moins tous détruits pendant la guerre. Le seul document radio de ce site est le témoignage du Marc Bombiger, médecin du maquis de la Haute-Savoie, enregistré le 24 mars 1945. Il est précieux, car très peu de personnes ont pu l’écouter lors de sa diffusion sur les ondes.
Avec les débuts de la télévision en France, la Radiodiffusion française (RDF) devient la Radiodiffusion-télévision française (RTF) en 1949. Le premier journal télévisé est diffusé en direct le 29 juin 1949, mais comme pour la radio, très peu de téléspectateurs ont pu regarder les images de ce JT, la faute au manque d’émetteurs et au coût des postes de télévision. 3590 foyers étaient équipés de postes de télévision en 1950... pour toute la France.
La création de l'ORTF
En 1964, la Radiodiffusion-télévision française (RTF) devient l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF). Cette réforme doit permettre à l’ORTF de mieux répondre aux attentes des téléspectateurs, de se moderniser, d’un point de vue technique mais aussi par le contenu des programmes et enfin de donner une plus grande autonomie à l’ORTF. Malgré cette modernisation de l'audiovisuel français, le monopole de service public est maintenu.
Les débuts de la télévision régionale
L'année 1954 voit l'installation de l'émetteur de Lyon Fourvière. Le 8 novembre 1954, est inaugurée par Édouard Herriot, maire de Lyon, la télévision régionale installée à Villeurbanne. Les débuts sont difficiles (équipe restreinte, matériels et locaux insuffisants) et permettent, aux rares privilégiés propriétaires d'un poste de télévision, de recevoir surtout les émissions de la 1ère (et seule) chaîne nationale.
Les programmes régionaux débutent le 4 décembre 1954 par un Panorama hebdomadaire qui devient rapidement bi-hebdomadaire. Mais, ce n'est que le 10 janvier 1964, que le Journal télévisé régional devient quotidien. C'est aussi cette même année qu'est créée la 2ème chaîne de télévision et l'installation de nombreux émetteurs, étendant de ce fait considérablement les zones de diffusion et potentiellement le nombre de téléspectateurs.
Bien qu’installée à Lyon, la télévision régionale couvre le territoire rhônalpin avec des reportages sur « Le festival d’animation d’Annecy » ou la « Culture des vergers en Haute-Savoie ».
La fin de l'ORTF
Avec les Jeux Olympiques de Grenoble de 1968, l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) déploie tout son savoir-faire (ce furent les premiers JO retransmis en couleurs). Quelques mois plus tard la télévision régionale couvre les manifestations et les grèves dans les villes de la région, avant elle-même de se mettre en grève. Et si les Jeux Olympiques furent retransmis en couleurs, la télévision régionale diffuse, elle, toujours en noir et blanc. La couleur ne fera son apparition sur les antennes régionales qu'au début des années 70 et se généralisera avec la création de la 3ème chaîne en 1973. Après mai 68 la télévision régionale s'enhardit et tente de faire oublier sa réputation de télévision du préfet. La part des sujets "politique et société" croit dans les journaux télévisés, les campagnes électorales sont suivies et la technique aidant, la télévision régionale se professionnalise. Puis en 1974, c'est l'éclatement de l'ORTF en 7 sociétés indépendantes : 3 chaînes de télévision (Télévision Française 1, Antenne 2 et France-Régions 3), la Société française de production (SFP), Télédiffusion de France (TDF), Radio France, et l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
Le développement des télévisions régionales
La suppression du monopole de l’État en 1982 dans la télédiffusion et l'augmentation de la durée des programmes quotidiens régionaux confirment le rôle régional de FR3 (la station de Grenoble est inaugurée en juin 1982). Cependant, face à la libéralisation du Paysage Audiovisuel français (PAF), les chaînes régionales de FR3 doivent faire désormais face à la concurrence avec la création de TLM en 1988 sur Lyon et de TV8 Mont-Blanc en 1989 sur les départements de la Savoie et la Haute-Savoie.
C'est dans ce contexte que les chaînes régionales de FR3 tissent un réseau de correspondants (Archamps, Annecy) puis de télévisions locales (locales de Grenoble, de Lyon et Saint Etienne) pour être au plus proche de leurs téléspectateurs.
Si la télévision ne s’est vraiment déployée dans les foyers que vers la fin des années 60, la radio était-elle présente depuis de nombreuses années réunissant la famille autour du « poste » pour l’écoute des journaux parlés et des feuilletons radiophoniques très populaires alors. Et c’est donc à l’écoute de la radio que les Français ont suivi la libération des villes et régions françaises au sortir de la seconde guerre mondiale.
Un outil au service de l'histoire régionale
La presse filmée puis la télévision ont été les témoins du XXème siècle. Aujourd'hui internet bouscule les moyens habituels de diffusion de l'image. Les écrans et les modes d'accès sont multiples, l'image est omniprésente et disponible à tout moment.
Les documents sélectionnés pour le site Magnétique Haute-Savoie sont multiples et variés, documents de la presse filmée, documents muets de la télévision, en noir et blanc ou en couleurs. Ils retracent 70 ans de l'histoire du département de la Haute-Savoie. Leur lecture aurait pu être, avec le recul du temps, parfois difficile à interpréter mais les éclairages rédigés par les archivistes des Archives départementales de la Haute-Savoie replacent l'évènement dans son contexte et font de ce site un formidable outil utile à la compréhension de l’histoire départementale.
Pascal Toublanc, Responsable documentaire, délégation Ina Centre-Est
Archives départementales de la Haute-Savoie
Création de la Révolution française, les Archives départementales sont fondées par la loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796). Il s’agit de rassembler les archives des administrations de l’Ancien Régime supprimées et celles des administrations créées sous la Révolution, dans le but de rendre ces documents accessibles à tous les citoyens. Les Archives départementales de la Haute-Savoie sont créées, elles, en 1861, après la Réunion de la Savoie à la France. Les lois de décentralisation en transfèrent la compétence au Département en 1986.
Les Archives départementales de la Haute-Savoie classent, conservent et mettent en valeur 27 kilomètres linéaires de documents datant du XIe siècle jusqu'à nos jours. Outre leurs missions patrimoniales et culturelles, les Archives départementales contribuent à la bonne gestion des services publics et à la transparence administrative, tout en constituant le patrimoine écrit de demain.
Registres paroissiaux, actes notariés, cartes et plans, correspondances, photographies, journaux, documents sonores et audiovisuels… La richesse et la diversité des archives sont une mine d’informations et de ressources pour les citoyens devant prouver leurs droits, les généalogistes, les chercheurs, les étudiants, le public scolaire et tous les curieux passionnés par l’histoire et le patrimoine du territoire.
Les Archives départementales assurent une mission de préservation de la mémoire écrite pour la transmettre aux générations futures, tout en la rendant accessible au plus grand nombre, sur place comme sur internet.
Les Archives départementales mettent à votre disposition des documents lors de séances de consultation, mais proposent aussi des visites, des conférences, des expositions, des publications, des ateliers…
La Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain
Structure associative de loi 1901, créée en 1999, composée d’un conseil d’administration bénévole et d’une équipe de salariés professionnels, la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain (CPSA) collecte, sauvegarde et valorise le patrimoine cinématographique, notamment des matériels et des films inédits (films amateurs, familiaux, institutionnels et d’entreprises), liés aux territoires de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l’Ain.
À ce titre, le projet de la CPSA s’inscrit dans une mission d’intérêt général et participe à une politique publique de constitution d’un patrimoine audiovisuel commun et d’une mémoire vivante de ces trois territoires.
Plus de 10 000 bobines de films et supports vidéo de films amateurs, de famille ou d’entreprise ont déjà été sauvegardés. Ces films contribuent à alimenter des propositions culturelles fortes pour le territoire par leur présence dans de nombreuses expositions, lors d’ateliers de sensibilisation à l’image, lors de projections publiques et au plus proche des habitants grâce à son important catalogue en ligne.
Les documents proposés dans cette fresque sont issus de plusieurs fonds collectés par la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain (CPSA) et conservés par les Archives départementales de la Haute-Savoie.